Mythes et préjugés
Quand nous parlons de l’autisme il est aussi important de savoir ce qui est vrai de ce qu’il ne l’est pas. Bien que la sensibilisation soit plus importante ces dernières années, nous avons encore du chemin à parcourir pour que la société comprenne réellement ce handicap.
Beaucoup de personnes ont entendu parler de l’autisme ou connaissent quelqu’un de concerné, beaucoup ne sont pas capables d’expliquer ce que c’est ou de comprendre pourquoi les personnes pensent comme elles le font. En conséquence, quand nous ne donnons pas l’information dont les gens ont besoin, les rumeurs, les fausses informations et les mythes peuvent circuler.
Tout d’abord, voici un questionnaire vous permettant de vérifier ce que vous savez sur l’autisme.
Mythe 1 : Les personnes autistes sont des génies
Certaines personnes sont très intelligentes, d’autres ont une intelligence moyenne et d’autres ont un retard intellectuel. Comme dans la population en général, les personnes autistes ont différents types et niveaux d’intelligence.
Mythe 2 : Le quotient intellectuel dépend des difficultés rencontrées par la personne
Il existe un préjugé disant que si une personne autiste a un « haut niveau de fonctionnement » dans la société, son quotient intellectuel est plus élevé qu’une personne ayant un « faible niveau de fonctionnement » en société. En réalité, la recherche a montré qu’il n’y a pas de corrélation entre le niveau de fonctionnement dans la société et le quotient intellectuel. Les personnes non verbales souvent vues comme ayant un « faible niveau de fonctionnement » sont aussi intelligentes que le reste de la population. Les conséquences de ce préjugé est que lorsque nous voyons une personne autiste, certaines personnes se mettent à parler plus fort ou plus lentement, comme si la personne n’était pas à apte à comprendre ce qu’on lui dit.
Mythe 3 : Le bonheur est lié aux difficultés rencontrées
Tout comme le quotient intellectuel, le bonheur ne dépend pas du « niveau de fonctionnement ». Il existe un préjugé disant qu’une personne ayant un « haut niveau de fonctionnement » dans la société seraient plus heureuses que les personnes qui ont besoin de plus d’aides. Là encore, la recherche a montré qu’il n’y a pas de corrélation entre la façon dont une personne est affectée par l’autisme et leur bonheur dans la vie. Certaines personnes avec un « faible niveau de fonctionnement » peuvent vivre une vie heureuse et développer leur potentiel. D’autres qui sont plus indépendants ou qui ont un Syndrome d’Asperger ont plus d’exigences de la part d’eux-mêmes ou de la société. Il peut être plus difficile pour eux d’être heureux dans la vie. Ce que nous devrions discuter est de comment s’assurer que chaque personne autiste puisse vivre une vie heureuse et remplie tout en respectant leur capacités et leurs intérêts.
Mythe 4 : Vous ne pouvez pas communiquer avec les personnes non verbales
Les personnes autistes qui sont non verbales peuvent communiquer différemment. Également, les personnes verbales peuvent ne pas savoir comment dire ce qu’elles souhaitent exprimer. Cela ne signifie pas que ces personnes ne peuvent pas communiquer - elles le font juste d’une autre manière. Il nous appartient à tous d’apprendre à communiquer avec ces personnes !
Mythe 5 : L’autisme est la faute des parents
Les personnes naissent avec l’autisme. Par conséquent, la façon dont elles sont élevées après la naissance n’a pas d’impact sur l’apparition de l’autisme ou non. Une horrible et vieille théorie a essayé de placer la responsabilité de l’autisme sur les parents. Ces derniers étaient décrits comme des parents froids, comme des « parents réfrigérateurs », des parents distants ou simplement sur-protecteurs. Quiconque venant avec cette théorie n’a évidemment jamais rencontré les parents des personnes autistes qui sont souvent extraordinaires, passionnés et forts. Il a été prouvé que cette théorie dépassée ne s’appuyait sur aucune preuve. Celle-ci vient d’un temps ou les personnes différentes étaient vues comme quelque chose de négatif dans la société et où il fallait trouver un responsable pour cela. Ce mythe est la dernière des choses que veulent entendre les parents qui travaillent très durs et aiment leur enfant.
Mythe 6 : Toutes les personnes autistes…
Si vous avez rencontré une personne autiste, vous avez rencontré une personne autiste. Il n’y a pas deux personnes autistes qui ont exactement les mêmes difficultés, les mêmes points forts et les mêmes intérêts. Nous devons réaliser que tout le monde est différent lorsque nous parlons du handicap dans son ensemble.
De la même façon, les personnes autistes sont avant tout des personnes avec leurs propores intérêts et leur propre caractère. Nous ne devons pas uniquement voir leur handicap.
Mythe 7 : Les personnes autistes ne veulent pas d’amis
Les personnes autistes trouvent souvent les situations sociales très difficiles ou stressantes. Cela ne veut cependant pas dire que les personnes autistes ne veulent pas socialiser. Trouver quelque chose difficile ou faire quelque chose d’une manière différente, ne signifie pas que les personnes autistes ne veulent pas d’amis et ne veulent pas interagir avec les autres gens. Les personnes autistes font de très gros efforts tous les jours pour interagir avec les gens et il est important que ces derniers fassent leur moitié de chemin afin de rendre les situations sociales moins stressantes.
Mythe 8 : Les personnes autistes ne veulent rien entendre, rien voir et nous ne pouvons les toucher
L’autisme est de nature biologique. Il se manifeste de différentes façons. Souvent les personnes autistes ont des sens sur ou sous développés. Certaines peuvent ne pas supporter les bruits forts ou soudains, d’autres les lumières vivent comme les tubes fluorescents. Certaines odeurs et certains goûts peuvent être également insupportables. Une conséquence de cela est les personnes autistes peuvent être très sélectifs sur leur alimentation et peuvent dans des environnements bruyants, chargés visuellement, faire un « effondrement autistique » ou une crise de panique.
Pour d’autres personnes, certains sens ont besoins d’être fortement stimulés. Elles peuvent rechercher les lampes clignotantes, les odeurs fortes comme le parfum ou les goûts très prononcés comme celui des épices.
Mythe 9 : Les personnes autistes n’ont pas de sens de l’humour
L’humour, le sarcasme et l’ironie peuvent être très perturbants pour les personnes autistes mais cela ne signifie pas que les personnes autistes n’ont pas un sens de l’humour qui leur est propre ou ne peuvent pas apprendre l’humour conventionnel, le sarcasme et l’ironie.
Mythe 10 : Les personnes autistes sont souvent dangereuses, plus impliquées dans les crimes
Les personnes autistes ne sont pas plus « dangereuses » que les personnes du reste de la population. Même, elles sont plus souvent les victimes des crimes que les personnes qui les commettent.
Certaines personnes peuvent être violentes lorsqu’elles ne peuvent pas exprimer leurs besoins. Ce n’est pas de la violence volontaire, c’est simplement que la personne n’est comprise qu’en employant la violence comme un moyen de communication. Ces personnes n’ont souvent pas reçu l’aide adaptée au moment opportun.
Mythe 11 : Les personnes autistes ne ressentent pas la douleur
Les personnes autistes ressentent la douleur comme n’importe qui d’autre. La seule chose qui diffère est qu’elles ne savent pas forcément exprimer cette douleur. Certaines restent impassible, d’autres peuvent se mettre à rire.
Mythe 12 : L’autisme n’affecte que les garçons
Une idée préconçue est que l’autisme n’affecte que les garçons ou n’affecte que très peu les filles. Bien que plus de garçons soient diagnostiqués, beaucoup de filles le sont aussi. Nous savons également que les filles sont meilleures pour imiter les comportements de leurs pairs et peuvent donc potentiellement mieux cacher leur handicap que les garçons. En conséquences, les filles sont diagnostiquées plus tard que les garçons.
Mythe 13 : Les personnes autistes ne sont pas capables de travailler
Bien que 80% des personnes autistes sont sans emploi, les personnes autistes peuvent apporter beaucoup aux entreprises, surtout si cette dernière travaille dans un domaine qu’ils affectionnent particulièrement. Les personnes autistes ont souvent des qualités appréciées par les entreprises comme l’honnêteté, une attention aux détails.
Leur façon de penser leur permet de résoudre de façon originale les problèmes auxquels les entreprises font face. Ils peuvent être un élément essentiel à l’innovation dans les entreprises.
Il est souvent considéré que les personnes moins autonomes ne peuvent pas travailler. Cela est faux, toutes les personnes autistes sont capable de travailler. Un exemple souvent cité est la personne avec un « très bas niveau de fonctionnement » en société et qui adore le bruit du verre qui se casse. Son métier est de faire le tour de la ville, récupérer les bouteilles vides que les gens déposent sur le pas de leur porte et de les porter dans la poubelle à verre.
Mythe 13 : Les vaccins causent l’autisme
La seule étude mettant en cause les vaccins dans l’autisme a été invalidée car n’a pas pu être reproduite et certains des auteurs se sont retirés. Il n’y a donc aujourd’hui aucune preuve que les vaccins causent l’autisme.
Mythe 14 : Cet enfant est juste mal éduqué
L’autisme est un handicap invisible. Trop souvent les personnes jugent rapidement ceux qui sont affectés. Les personnes autistes communiquent différemment, ont des difficultés à supporter certains environnements, ce qui peut générer un « effondrement autistique ». Les personnes qui ne connaissent pas l’autisme confondent souvent cela avec un mauvais comportement ou une « crise de colère ». Beaucoup de parents se sentent « jugés » par les autres individus lorsque leur enfant fait l’expérience de cela dans un lieu public.
Comprenez que ce que vous voyez comme un mauvais comportement peut être réellement un enfant en souffrance dans un environnement difficile. Évitez de regarder et de juger, même si vous ne savez pas s’il s’agit d’une personne autiste.
Mythe 15 : L’autisme est causé par…
Toute les phrase commençant comme cela doivent être remises en question. On ne sait pas ce qui cause l’autisme. Nous savons que le handicap est probablement génétique et plusieurs théories suggèrent que les facteurs environnementaux jouent également un rôle. Il n’y a pas de réponse définitive sur les causes de l’autisme et toute personne pointant un facteur unique ou une cause unique ne serait pas scientifique.
Mythe 16 : L’autisme peut être soigné
Similaire à « l’autisme est causé par », il n’y a pas de façon de guérir de l’autisme. C’est un handicap qui dure toute la vie et avec lequel on naît. C’est une partie importante de la personne (avec les côtés positifs et les difficultés) et beaucoup de personnes autistes ne souhaitent pas être guérie, elles veulent simplement être comprises et aidées à atteindre leur potentiel.
Certaines thérapies peuvent aider la personne à dépasser certaines difficultés - mais cela ne doit pas être vu comme une guérison. À l’heure actuelle, il n’y a pas de traitement de l’autisme et certaines personnes en profitent pour faire la promotion de traitements non prouvés, qui sont également chers et potentiellement dangereux. Cela englobe également certains régimes alimentaires qui non pas prouvés leur efficacité.
Mythe 17 : Les personnes autistes ne peuvent pas…
Chaque personne autiste a ses capacités et ses difficultés. Nous ne devons jamais supposer qu’une personne autiste ne peut pas faire telle ou telle chose. Au lieu de cela, nous devons discuter de ce que la personne est capable de faire. Et partir de ses points forts pour dépasser les difficultés rencontrées.
Mythe 18 : Les personnes autistes manquent d’empathie
Les personnes autistes peuvent trouver difficile de comprendre et d’exprimer leurs émotions ou celles d’autrui. Cela ne veut cependant pas dire que les personnes autistes ne peuvent pas sympathiser avec d’autres gens.
Mythe 19 : « Il ne semble pas être autiste »
L’autisme est un handicap invisible. Les personnes autistes ne sont pas différentes visuellement des autres personnes. L’autisme impacte des personnes de tout âge, de toute religion, de tout milieu social.