Surcharge sensorielle

Les « crise » ou « effondrements autistiques » appelées en anglais « metldown » sont caractérisées par une perte de contrôle de la personne. La personne peut se mettre à crier, taper, casser des objets, partir en courant, se faire mal ou tout simplement rester bloquée, figée et se mettre à pleurer. Beaucoup de comportements différents sont associés à cet état. Ces « crises » sont souvent disproportionnées par rapport à la situation mais la personne n'a pas le choix, elle ne décide pas.

Les crises sont dues à un stress intense qui peut venir d'un événement comme un contrôle à préparer, un changement de routine, etc. soit de l'environnement sensoriel que la personne n'arrive plus à supporter comme le bruit, la foule, les lumières qui clignotent, une odeur difficile à supporter, une texture, etc. pour les personnes autistes, un stimulus qui vous semble anodin peut réellement être difficile à supporter. Imaginez être la seule personne pour qui le bruit de la craie sur le tableau est insupportable, qu'il vous fait mal, mais que ce bruit vous le rencontrez quotidiennement.

Au fur et à mesure de l'exposition au stimuli, le stress s'accumule jusqu'à l'explosion. La crise est un comportement d'urgence qui se produit lorsque l'anxiété est trop forte et qu'il n'y a pas de moyen simple pour y échapper.

Comme dit précédemment, les crises ont pour origine un stress intense. Les signes qu'une crise peut survenir sont donc les mêmes que ceux du stress comme par exemple une agitation, des difficultés de concentration, des tics comme jouer avec ses cheveux ou un crayon pour n'en citer que quelques-uns. La personne qui est sur le point de vivre une crise peut ressentir une tension intense dans son corps ou le besoin de s'échapper.

Si quelqu'un autour de vous est dans cette situation, demandez-lui si elle veut sortir et faire une pause pour se reposer. Faites le de façon discrète et non devant tout le monde car avoir toute l'attention portée sur soi ajoute du stress. Si sortir et changer d'endroit n'est pas possible, essayez de trouver la source de stress et supprimez là. Par exemple, s'il y a de la musique, demandez à ce que le volume soit baissé. Si cela n'est pas possible, il est temps de sortir le matériel de confort : lunettes de soleil pour combattre la luminosité insupportable, bouchons d'oreilles pour le bruit, balles anti-stress pour faire diminuer l'anxiété, etc.

En tant que personne autiste, je sais combien il est important de savoir reconnaître les signes afin de pouvoir quitter le lieu dans lequel nous sommes et de trouver un endroit calme avant qu'il ne soit trop tard. Même si cela n'est pas fait poliment, il est toujours préférable de partir sans s'excuser que de faire une crise au milieu de gens.

Parfois, la crise ne peut pas être évitée, soit parce que nous n'avons pas repéré les signes avant-coureurs, soit parce que le stress est monté de façon trop brusque. Les crises sont souvent très impressionnantes à voir. Si vous assistez à l'une d'elles, la meilleure chose à faire est de laisser à la personne la place dont elle a besoin afin qu'elle puisse reprendre le contrôle d'elle-même. Supprimez la source de stress si cela est possible et assurez-vous que la personne ne puisse pas se blesser ou faire mal à d'autres personnes.

La personne peut être très violente, dire des injures pendant la crise mais vous devez toujours avoir en tête que ce n'est pas dirigé contre vous. C'est un Crier et vous énerver sont les meilleurs moyens pour que les choses empirent.

Lorsque la personne commence à se calmer, demandez à la personne comment elle se sent. Est-elle énervée, en colère, a-t-elle peur ? Encouragez la personne à respirer lentement et profondément pour diminuer le stress et permettre à la personne de vraiment reprendre le contrôle d'elle-même.

Une fois la crise totalement terminée, il est temps que la personne reprenne ses esprits. Installez-vous quelque part et parlez avec la personne pendant quelque minutes. Vous pouvez parler de ce que la personne aime, de son intérêt spécifique. L'objectif est que la personne puisse « passer à autre chose » et ne focalise pas son esprit sur tout ce qui vient de se passer.

Souvent, les personnes autistes n'aiment pas parler de ce qui s'est produit. Elles sont souvent honteuses, gênées d'avoir agi ainsi et peuvent penser qu'elles sont de mauvaises personnes. Cela n'arrange pas l'estime d'elles-mêmes ! Parfois, elles peuvent ne pas se souvenir de ce qui s'est produit. Il n'est pas nécessaire de les gronder, de les fâcher pour ce qui s'est passé.

Personnellement, lors d'une crise, je pars m'isoler pour me calmer mais revenir comme si ne rien ne s'était passé est l'étape la plus compliquée. Les personnes se mettent alors à me voir comme quelqu'un de méchant.

Pour les personnes autistes, comprendre ce qui a déclenché cette situation est essentielle pour éviter que cela ne se reproduise. Était-ce une lumière, le monde autour de vous, … Si vous avez mis en colère quelqu'un durant la crise, il est peut-être utile d'aller s'excuser. Dites clairement que vous n'aviez pas le contrôle de vous-même, que vous n'aimez pas ce que vous avez fait et que vous n'avez rien contre la personne. Vous étiez juste trop stressé à ce moment-là.

Les crises peuvent arriver à tout le monde, mais les hypersensibilités et l'anxiété des personnes autistes font qu'elles sont beaucoup plus vulnérables au stress.